181 – CHAPEAU !
La souffrance envahit tout mon être. Elle me dévore, telle une affamée, à grands coups de dents.
Aucun répit. Le brasier me consume toute entière. Seuls les anges blancs et leur pharmacopée en viennent à bout pour quelques heures … Un repos salvateur mais hélas de trop courte durée. Ce n’est pas que la fièvre du samedi soir, elle est de chaque jour toujours présente ! Elle me taraude de tous côtés, je divague.
Tout cela pour une micro plaque de verglas en cet hiver ensoleillé mais glacial. Me voici hors-jeu pour un long moment.
Quand reverrais-je le printemps, entendrais-je le chant mélodieux des oiseaux, humerais-je avec gourmandise les fragrances délicates des premières fleurs ?
Je flotte, assoupie entre deux eaux, trop chaud. Oreiller à retaper et humide. Ai-je sonné ou non ?
J’entrouve un œil vaguement … dans mon délire fiévreux, j’entre aperçois un chapeau un peu melon, d’un vieux rose adorable : sous ce couvre-chef, le doux visage tant aimé, celui de ma Mémé Lulu, au sourire enjôleur, au parfum de poudre de riz. De son regard bleu porcelaine, elle constate en un clin d’œil l’étendue des dégâts. Elle dépose manteau et chapeau puis s’assied. C’est le plus beau des chapeaux !! Miraculeux, déjà je vais un peu mieux. Nos mains enlacées, tout est dit. Tout le bonheur du monde est dans l'inattendu de cette visite inespérée.
78 Cathy👩🏻🦯🦮