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essai nº2
177/🐭 LE CHANT DU VENT

Ce n'est pas une mais deux bagues que je trouvais blotties au fond d'un tiroir lui-même bien caché derrière un autre.

Un mince rouleau de papier traversait leurs anneaux. Une très grosse chevalière au cabochon d'un bleu profond lançait à la lumière des éclats métalliques dorés. Tout contre elle, un petit anneau d'or surmonté d'une topaze rayon de lune gravé semblait chercher sa protection.
Sur le de papier, s'entrelaçaient des lettres gothiques presque effacées : ne jamais les séparer.
En m'approchant de la fenêtre, je remarquai que les zébrures dorées du gros cabochon changeaient d'orientation, telle l'aiguille d'une boussole, elles me signifiaient quelque chose, mais quoi ? Alors que je m'apprêtais à la ranger, elle se mit à souffler et un air frais envahi soudain la pièce. Oh ! Pas une bourrasque non mais une bise légère, enveloppante, un zéphir presque caressant.
Elle me chantait le vent. Ses éclats d'or battaient doucement des cils s'ouvrant et se refermant sur une pupille bleue intense qui me fixait, me comprenait. Une sorte de troisième œil.
De suite je pris le rayon de lune et le posai côté gravé sur le papier, aussitôt une envolée de minuscules papillons jaunes et roses dessinèrent des arabesques sur la tapisserie fleurie de la chambre. Le soir tombant, je me promis de les exposer. Peut être entendrais-je la mer avaler le soleil au couchant et verrais-je la topaze rayon de lune envoyer sa myriade d'oiseaux de feu picorer les étoiles.
🐭La Souris