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Pourquoi je n'ai pas pu finir ce livre


198/ (1)LA PEUR de Stefan Zweig

En ce début d'avril doux et lumineux, nanti du livre de nouvelles de Stefan Zweig, je m'asseyais à la terrasse d'un café recouverte de l'ombre pâle d'un tilleul.


Je me sentais comme imbriqué dans le mouvement et les bruits, et me gavais de cette agitation coutumière que j'aime tant. Je reprenais donc cette nouvelle : Révélation inattendue d'un métier, là où je l'avais laissée. C'est au bout de quelques pages que, levant le nez de ma lecture, j'avisais un drôle d'olibrius qui, suivant une ou un passant, l'imitait. Levait-il le bras ? le zozo derrière agitait sa main en l'air. S'arrêtait-elle pour lacer son soulier? aussitôt il penchait vers le sol. Autour de moi les gens s'en amusaient mais il y avait un je ne sais quoi qui me retenais de participer à la rigolade. Je compris quoi lorsque je le vis plonger sa main libre dans la poche de celui qu'il singeait. Il était d'une adresse et d'une rapidité qui m'ont bluffé. Une telle indépendance des mains tenait du prodige. Mieux qu'un pianiste ou un prestidigitateur, sa main gauche ignorait sa main droite.
Tout alla très vite lorsqu'il vint s'asseoir à côté d'une vieille dame installée à la table devant la mienne. Malgré toute mon admiration, pour son agilité, je ne pouvais pas le laisser dévaliser cette petite mémé sans bouger tout de même. C'est le garçon de café qui a porté le pet ! Et comme j'étais le témoin le plus proche, aussi fus-je embarqué au commissariat avec tout le monde dans le panier à salade.
En attendant mon tour je repris ma lecture et là, j'eus la très curieuse sensation de lire exactement ce que je vivais dans l'instant présent !
Je feuilletais quelques pages et puis je me suis dit, inutile d'aller plus loin, je vais bien voir ce qui va se passer ici dans la journée !
🐭 La souris 83